Page 29 - Adec-Bulletin 03-2004
P. 29
Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC) Numéro 3 - 2004 - Page 29
BON APPÉTIT !
Par Colette POISOT
Tradition impose ! Voici un plat bien connu Pour la soupe (le bouillon): laver 1 chou, le
dans nos régions (du Languedoc à l’Auvergne). blanchir à l'eau bouillante, le mettre à cuire
Il a traversé toutes les époques . N’hésitez-pas, avec un bon morceau de petit salé, quelques
régalez-vous ! carottes, une rave, un navet, des poireaux,
LA MIQUE du céleri, un oignon, un bouquet garni. Cou-
vrir d'eau et compter 2 heures de cuisson à
f e u d o ux . En l e v e r a l o r s d u
Pour la mique (la boule de pâte) il faut "toupinou" (casserole) la viande et un peu de
commencer par délayer une cuillère à café bouillon : y plonger la mique qui ne doit être
de sel dans 1/2 verre de lait chaud. Ajouter immergée qu'à moitié, pour qu'elle continue
une cuillère à café d'huile (ou de graisse à lever. Laisser cuire à feu doux 1 heure. Ne
d'oie) et 4 oeufs (1 par personne). Faire fon- pas trop soulever le couvercle surtout en dé-
dre à part au bain-marie 100 g de beurre but de cuisson.
qui ne doit pas bouillir et l'y incorporer. En-
fin délayer 30 g de levure de boulanger Servir la mique coupée en tranches - gril-
dans un peu de lait tiède. Ajouter cette le- lées ou frites dans la poêle avec un peu de
vure à la préparation précédente. Battre le graisse ou de beurre - dans l'assiette où sera
tout et incorporer une livre de farine de blé servi le bouillon - la viande, les légumes et le
(1) jusqu'à l'obtention d'une pâte homogè- bouillon.
ne, (quand elle ne colle plus aux mains).
Laisser lever 2 à 3 heures dans un endroit
chaud, enveloppée d’un linge (2).
LA MIQUE, poème de Jules Malrieu (1854 - 1934)
Nos anciens n'étaient pas gourmands ni gâtés.
Dans le Causse ils ne faisaient pas plus bonne cuisine.
Un peu de lard et d'ail, piqués dans la farine
De maïs, c'était là, pour eux, tout le repas,
Repas de chaque jour, des jours où on faisait gras !
Le vendredi, ils n'avaient qu'une soupe bien maigre,
Oignon avec du sel, et fromage de chèvre.
Envers eux, n'est-ce pas, nous ne sommes que des ingrats.
Mais je la vois d'ici la tata, toute fière,
Dans le fond du pot, palper de la cuillère
La mique qu'avec des œufs elle faisait pour moi.
Vous n'en voulez plus, aujourd'hui, enfants, de cette mique ?
Dorée elle était pourtant, et bonne et magnifique,
Celle que me faisait la tata Margoutil.
(1) La mique (mico) signale Armand Viré dans son guide sur le Lot, édité en 1907, « ...est une sorte de pâte de maïs
cuite dans le bouillon destiné à mouiller la soupe »
(2) La mique se préparait aussi plus simplement en faisant gonfler des petits cubes de pain rassis et croûteux, dans du
bouillon pendant plusieurs heures. On y ajoutait alors deux œufs battus et l'on pétrissait le tout en y incorporant un
peu de farine nécessaire pour confectionner une grosse boule enfarinée. Celle-ci était alors précipitée dans le pot de
bouillon en ébullition. Elle y cuisait 1/4 d'heure. Elle devait alors remonter d'elle-même à la surface et y flotter.