Page 9 - Adec-Bulletin 04-2005
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC) Numéro 4 - 2005 - Page 10
Et COMMIOS devint COMIAC...
Par François NARDOU
A la suite d’un article que nous avons fait paraître dans le journal La Dépêche du Midi en
septembre 2004, sur la préservation du patrimoine rural, illustré par le dieu au maillet
de Comiac, nous avons reçu de Monsieur François Nardou, historien (1), une longue
analyse et hypothèse très documentée concernant l’origine de cette sculpture et de Comiac.
Nous le remercions pour cet éminent travail de recherche et avec son accord nous en pu-
blions ci-dessous de très larges extraits.
Le dieu au maillet (Sucellos) de Comiac
ucellos est un dieu gaulois peu docu- (latinisé iacum) = le lieu de…, la demeure
S menté. Si les historiens des langues (le sanctuaire ?) de (com/bios) commios (le
celtiques penchent pour voir dans son nom très frappeur) combiacos -> commiacos->
un composé de cellos=frappeur et de su= (commiacum) -> comiac, donc, peut être,
bon, soit le « Bon Frappeur », il est inté- probablement, de (su) Cellos.
ressant de noter que le nom de personne
Commios, attesté chez Jules César (2), ne De la théomythologie de Sucellos il ne nous
peut s’interpréter qu’en Com+bios -> Com- reste presque rien sauf par l’iconographie
mios=Le Frappeur, (m+b->mm) si (statuaire) gallo-romaine qui le figure
(voyelle+m / b+voyelle) sur le radical re- (Gaule rhéno-mosellane), tenant un maillet
constitué bios avec préfixe com (latin cum, de sa main gauche (et non de la droite com-
français avec) à valeur renforçante du ter- me à Comiac), maillet à très long manche
me clef « bios ». qui rend l’ustensile plus haut que le dieu (#
Comiac). Le manche est simple sans poi-
Le radical de bios est le gaulois bien connu gnée de base (# Comiac) et la partie conton-
bog(os) employé dans nombre de noms gau- dante, destinée à frapper, est de forme rec-
lois, et forme celtique d’une racine indo- tangulaire alors qu’à Comiac on croit devi-
européenne commune du type bhei/bhi = ner un objet plutôt semblable à celui
couper, frapper. (interprété comme figurant un édifice à toit
à deux pans) placé au sommet du long
Comiac ne serait autre que le iaco(s/n) manche que tient habituellement la parè-