Page 22 - Adec-Bulletin 05-2006
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                      Numéro 5  - 2006 - Page 22


             et  souvent  suffisante,  l’élevage  intensif    vendredis  par  Lamativie.  Il  s’arrêtait  au
             n’ayant  pas  encore  fait  son  apparition.  Il   croisement  (plus tard l’arrêt se fit face au  café
             fallait  rapporter  les  sacs  vides  sinon  ils   situé  sur  la  place).  Les  voyageurs  descen-
             étaient consignés.                               daient  là,  ou  attendaient  sa  venue.  Quel-
                                                              quefois les hommes prenaient une consom-
             Dans  l’étable,  à  même  la  terre,  la  grosse   mation et les femmes achetaient un paquet
             balance Roberval (force 20 kg) servait à peser    de  gâteaux  ou  une  autre  friandise  qui  se-
             2,  5,  10,  20  kg  de  maïs,  de  blé  ou  de  son   raient offerts à la fille ou aux petits enfants
             pour  compléter  les  petits  élevages  fami-    à qui on allait rendre visite, à Teyssieu ou
             liaux de volailles. Il arrivait aussi que ma     à Glanes. Bien pratique cet autobus !
             mère, avec sa 2CV, livre quelques sacs aux
             vieux clients dépourvus de véhicules.                            Les collectes

             Dans  les  services  rendus,  s’effectuaient     A l’arrière saison le commerce assurait les
             aussi les pesages à la bascule publique dont     collectes des cèpes et des girolles. Certaines
             mes parents avaient la clé. Avant les foires,    années des pieds de mouton. Que de pesées
             les  paysans  aimaient  bien  connaître  le      sur la balance ou à la bascule ! Les quanti-
             poids  de  leur  cochon,  veau  ou  vache.  Mon   tés  récoltées  étaient  impressionnantes.
             père pesait l’animal en échange d’une peti-      Nous notions les noms, les poids.
             te pièce.















                              Le Téléphone                    Certaines années nous collections aussi les
                                                              châtaignes, versées en vrac dans un coin de
             C’était  le  numéro  1  à  Comiac,  le  premier   la  grange,  par  sacs,  par  paniers.  Joseph
             téléphone  installé  dans  la  commune  et       Galtié  se  souvient  d’un  propriétaire  de  La
             longtemps le seul. Il faisait office de cabine   Salesse  qui  amenait,  dans  une  charrette
             publique 24 heures sur 24 (la cabine de la       tirée  par  des  bœufs,  jusqu'à  une  tonne  de
             Poste n’étant accessible qu’aux heures d’ou-     châtaignes.  La  maison  assurait  aussi  la
             verture du bureau). Ainsi, à toute heure, on     vente  et  le  sertissage  des  boites  pour  les
             pouvait  venir  téléphoner  au  docteur  (peu    conserves.
             souvent) au vétérinaire  (plus souvent) et plus
             tard  à  l’inséminateur  (très très souvent !).  Il                 Le Café
             arrivait, hélas, qu’il faille porter une mau-
             vaise nouvelle à un de nos clients.              Il  n’existait  pas  de  comptoir.  Le  plus  sou-
                                                              vent, les clients prenaient leurs consomma-
                               L’Autobus                      tions dans la cuisine sur deux grandes ta-
                                                              bles.  Si  mes  parents  étaient  trop  occupés,
             Un autobus assurait matin et soir la liaison     ils se servaient et s’il manquait des verres,
             Sousceyrac-Bretenoux-Biars  en  portant  le      ils en lavaient ! La confiance régnait. Lors-
             courrier.  Il  passait par  Calviac  et  tous  les   que  ma  mère  revenait  (elle  avait  pris  son
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