Page 21 - Adec-Bulletin 05-2006
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                      Numéro 5  - 2006 - Page 21

                             UN « MULTISERVICE » A L’ANCIENNE…

                                        À Comiac entre 1946 et 1962


                                                    Par Renée CAYRE


             Tout  près  du  pont  de  Comiac,  à  la  vieille   Le dimanche, après la messe, pendant que
             auberge vétuste où l’on pouvait lire sur la      les maris bavardaient au café, les clientes
             façade « Hôtel et Café du Pont Taurand »,        venaient  remplir  leurs  sacs.  Certaines
             en 1946 succéda la grande bâtisse qui exis-      avaient apporté quelques œufs, une douzai-
             te  aujourd’hui.  Ce  fut  le  départ  d’un  com-  ne,  deux  douzaines,  qui  servaient  à  payer
             merce  que  nous  pourrions  qualifier  au-      une partie de leurs achats. Une vieille per-
             jourd’hui de multiservices.                      sonne  demandait  toujours  en  dernier  un
                                                              paquet de tabac, du gris, pour son

















                                              L’ancienne boutique vers 1905-1910
                      (le petit garçon à la fenêtre de droite est Fernand Taurand, le père de la rédactrice de cet article)


             Lors  de  la  construction  il  avait  été  prévu   gendre, délicate attention qui se produisait
             une grande salle pour le café, une belle piè-    chaque dimanche ! Les propriétaires du dé-
             ce pour l’épicerie et un four moderne pour       bit de tabac, sur la place, nous approvision-
             l’installation d’une boulangerie.                naient régulièrement en paquets de gris et
                                                              de gauloises dûment tamponnées.
                         L’Épicerie-Boulangerie
                                                              A la cave étaient stockés les sacs de sel (par
             A  l’épicerie  on  trouvait  toutes  les  denrées   50 kg),  en  jute;  le  sel  était  surtout  utilisé
             de  consommation  courante,  des  produits       pour conserver la viande de cochon.
             très  simples  puisque  les  clientes  n’ache-
             taient  que  l’indispensable,  l’argent  était   A  l’étable  des  sacs  de  son,  de  repasse  de
             rare. A la boutique on vendait donc le pain.     tourteaux d’arachide s’achetaient en petite
             Deux  ou  trois  fournées  étaient  faites  par   quantité. Un, deux, trois sacs étaient char-
             semaine,  suivant  la  demande.  A  partir  de   gés dans les charrettes ou les voitures. Ils
             1950,  quelques  tournées  furent  effectuées    serviraient  à  compléter  l’alimentation  na-
             avec une vieille « Rosalie ».                    turelle  composée  des  produits  de  la  ferme
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