Page 42 - Adec-Bulletin 05-2006
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                      Numéro 5  - 2006 - Page 42


                           Faits:
                  Par exploit du ministère de Lafon, huissier, à la date du vingt neuf septembre enregis-
             tré,  le  dit  sieur  Lacambre  a  fait  citer  à  notre  audience  du  deux  octobre  courant  le  dit
             sieur Mathau.
                  Les parties ont comparu en personne. De l’exposé fait dans le dit acte de citation il ré-
             sulte que le demandeur a été troublé par le défendeur depuis moins d’un an dans la pos-
             session d’un pâtis qu’il détient au lieu dit de Candes depuis un temps immémorial, que ce
             pâtis est contigu à sa maison d’habitation d’un coté et à un chemin public d’un autre coté;
             qu’il a l’habitude d’y déposer du fumier; qu’au mépris de cette possession et même d’une
             borne qui indique la partie du pâtis qu’il possède, le défendeur s’est tout récemment per-
             mis  d’enlever  du  fumier  déposé  par  lui,  demandeur,  dans  le  dit  pâtis.  Que  c’est  là  un
             trouble manifeste à une possession utile qu’il lui importe de faire cesser ce trouble, d’être
             maintenu et gardé dans sa possession et d’obtenir pour le trouble causé une somme de
             cent francs à titre d’indemnité et de réparation civile avec condamnation aux dépens ain-
             si que de droit.
                 Le défendeur n’a pas nié le fait qui lui est reproché. Nous lui avons rappelé que c’était
             pour la seconde fois et pour le même motif qu’il comparaissait devant nous; que la pre-
             mière action, faute de s’être mis d’accord entre eux, avait donné lieu à notre transport
             sur les lieux à suite d’un jugement interlocutoire qui l’avait ordonné, que ce transport s’é-
             tait effectué et qu’après mûr examen, il avait été par nous constaté que Matheau avait
             réellement troublé Lacambre dans sa possession de son pâtis, le même qui est aujourd-
             ’hui en litige, en allant ramasser du fumier dans la rigole établie tout joignant sa maison,
             conductrice des eaux…(mot illisible) de son toit et jusqu’à la porte de l’étable de son porc; que
             c’était par conséquent le cas de condamner Matheau à ne plus se permettre de troubler
             Lacambre dans la possession plus qu’annale de son pâtis et à supporter les frais de l’ins-
             tance avec de justes dommages intérêts; que cependant pour lui épargner le dépit et l’a-
             mertume qui aurait pu altérer sinon briser à toujours les bons rapports de voisinage en-
             tre les deux hommes qui ne peuvent faire un pas sans se rencontrer; nous amenâmes les
             parties à terminer leur différent par un accord amiable qui aurait pour résultat l’usage
             en commun du pâtis sous la réserve que Matheau ne ramasserait plus le fumier le long
             de la maison Lacambre et à la porte de son étable à porcs qui s’ouvre sur le dit pâtis. A ce
             récit Matheau a répondu qu’il ne comprenait pas ainsi la chose. Cette réponse lui a valu
             de notre part le reproche de manquer grossièrement à la justice en lui opposant une dé-
             fense mensongère.
                  Après cet incident, nous avons déclaré les débats clos et immédiatement:
                  Nous juge de paix:
                  Statuant par jugement contradictoire en premier rapport:
                  Attendu en fait que Lacambre possède au lieu de Candes, commune de Comiac un va-
             cant ou pâtis contigu à la maison d’habitation d’un coté et à un chemin public d’autre co-
             té;
                  Qu’une borne plantée vers le milieu de ce pâtis semble indiquer que ce pâtis a été par-
             tagé à un époque quelconque; car il n’y a pas des titres entre les propriétaires riverains;
             savoir: Lacambre dans la partie adjacente à sa maison et Matheau dans la partie à sa
             propriété en matière de grange;
                  Attendu que tout récemment nous nous sommes transportés sur le point litigieux avec
             notre greffier pour en faire la visite et l’étude ayant à juger entre les mêmes parties et
             pour le même fait une action portée devant notre tribunal par Lacambre contre Matheau.
                  Qu’alors  nous  avons  acquis  la  conviction  que  ce  dernier  avait  réellement  troublé  le
             premier en  ramassant du fumier dans la partie du pâtis dans la possession duquel il re-
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