Page 40 - Adec-Bulletin 05-2006
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                      Numéro 5  - 2006 - Page 40


             châtaigneraies dans le pays, c'est un labour           Un  seul  ruisseau  baigne  cette  com-
             de temps à autre. Le propriétaire a tort de      mune.  Celui  de  Labouygue  qui  prend  sa
             ne pas répéter ce procédé plus souvent par-      source à Calviac et va se perdre dans la Cè-
             ce  qu'il  trouverait  un  grand  dédommage-     re, il n'est d'aucune influence pour la ferti-
             ment à cette opération.                          lité du pays et ne cause aucun dommage.

                   Le  commerce  est  entièrement  nul              Toute  cette  contrée  pourrait  être
             dans la commune de Comiac. Il n'y a point        beaucoup  améliorée  en  faisant  de  forts
             d'industrie.  Le  seul  cours  d'eau  qui  le  sil-  drainages  qui  enlèveraient  dans  la  partie
             lonne sert à l'exploitation de 3 moulins qui     basse de la commune une eau qui est tou-
             n'ont point une grande valeur.                   jours  stagnante  et  pourrit  les  prairies.  En
                                                              labourant  les  châtaigneraies,  les  proprié-
                   La  commune  est  traversée  sur  une      taires  obtiendraient  des  récoltes  beaucoup
             longueur de 12100 m par 5 chemins, un de         plus abondantes.
             1ère classe de Comiac au chemin de grande
             communication n° 35, deux de 2 ème classe        La population était de 966 habitants, avec
             de Comiac à Teyssieu, de Comiac à Gagnac,        200 maisons et 3 usines. (En 1873, 932 ha-
             deux de 3 ème classe de Comiac à Peyralet,       bitants)
             de  Lamativie  à  Sousceyrac.  Ces  chemins
             permettent  aux  habitants  d'écouler  facile-
             ment leurs produits.



                                          EXTRAITS du LIVRE d’Armand VIRÉ

                                                « Le Lot », paru en 1907

                Les habitants du Ségala, vivant dans une contrée relativement élevée et froide, siliceuse, peu
                fertile, n'ayant guère pour nourriture que des châtaignes et du pain de seigle, sont d'un tempéra-
                ment lymphatique. Leur taille, proportionnellement à celle de leurs voisins du Causse, est peu
                élevée. Tandis que l'on compte environ 82 conscrits pour 1 000 ayant dans le Ségala une taille
                inférieure à 1 m. 54, on n'en compte que 29 dans le même cas dans le Causse.

                Chez les habitants du Ségala, les épaules sont droites, la poitrine resserrée, les cheveux châtain
                clair, la voix grêle; l'ovale de la figure est allongé, la face assez plate, le teint clair ou pâle, les
                yeux gris ou tirant sur le bleu. Le développement total de la taille n'est atteint qu'à vingt-deux
                ou vingt-trois ans.

                La  démarche  des  Ségaliens  est  calme;  leur  imagination  est  lente;  ennemis  des nouveautés  et
                profondément attachés à leurs vieilles routines, ils ne se livrent guère au commerce, pas du tout
                à l'industrie et restent inoccupés presque tout l'hiver.

                Rude comme son climat, l'habitant du Ségala, habitué à lutter contre un sol pauvre, est peu so-
                ciable. Il émigre peu; il passe sa vie sur le sol où il est né. Il s'attache à sa terre immodérément.
                Le sol étant ingrat, les propriétés doivent être vastes, d'où l'impossibilité de les clôturer. Aussi
                survient-il fréquemment, au sujet des bornes et des limites, des contestations qui engendrent
                des procès interminables, des rixes et des haines de famille; le canton de Latronquière est parti-
                culièrement affligé de ce regrettable esprit processif.

                Ces caractères vont s'atténuant à mesure que l'on s'avance vers l'ouest et que l'on arrive aux ter-
                rains calcaires.
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