Page 30 - Adec-Bulletin 04-2005
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                    Numéro 4 -  2005  -  Page 31




                               LES OBJETS ONT DES HISTOIRES - 2


                                                      Par Jo GUERIN


              C’est  encore  une  poterie  qui  a  attiré  mon  grands-parents élevaient des abeilles « on
             attention et ma curiosité, et encore une fois  y mettait aussi  des graines de foin à brûler
             je n’en connaissais pas l’usage.                 ça faisait une fumée noire ! ».

             «  Devine à quoi ça sert ! » me dit Renée avec  Il  existe  une  très  importante  documenta-
             malice.                                          tion sur la vie des abeilles  (la cité des abeilles,
             « Ce n’est pas une cruche, pas un vase »… je     vie  et  mœurs  des  abeilles,  l’organisation  sociale  des
             sèche lamentablement . Et vous ? Avez-vous       abeilles, la vie privée des abeilles etc…des sites Inter-
             déjà vu semblable récipient ? Regardez bien      net aussi.) C’est  un  sujet  qui  passionne  de-
             la photo…                                        puis des millénaires et c’est dans un super-
                                                              be  livre,  condensé  de  plusieurs  études  et
                                                              noté en 1ère référence de la bibliographie
                                                              que je trouve la description de notre enfu-
                                                              moir :

                                                              « une pratique multimillénaire : l’enfuma-
                                                              ge….Chez les grecs et les romains, on utili-
                                                              sait une étoffe fumante ou un type d’enfu-
                                                              moir primitif formé d’un vase de terre
                                                              à deux anses. Au XIXème siècle on utilisa
                                                              un  chaudron  au  couvercle  percé  de  trous
                                                              puis  on  mit  au  point  des  pipes  ou  enfu-
                                                              moirs  à  bouche  en  bois  et  tôle.  Enfin  en
                                                              1875 l’américain Quimy construisit un en-
                                                              fumoir  à  soufflet  muni  d’un  bec  coni-
                                                              que… ».

                                                              Aujourd’hui  on  n’élève  plus  beaucoup  d’a-
                                                              beilles à Comiac, mais au siècle dernier et
             Je pars en chasse pour « Les Amis de Co-         jusque dans les années 80, plusieurs famil-
             miac » et, à mon étonnement, j’en découvre       les avaient leurs ruches.
             2 autres dans la commune.
                                                              Pas  chez  Galtier  me  dit  Jojo  «  mais  il  y
             «  Eh  bien  !  continue  Renée,  il  parait  que   avait des familles qui s’essayaient à l’éleva-
             c’est  un enfumoir,  on  faisait  brûler  des    ge,  puis  abandonnaient,  c’était  dange-
             chiffons à l’intérieur et en le tenant par les   reux  …(  il  se  rappelle  avec  humour  avoir
             deux  anses,  on  soufflait  dans  le  bec  pour   vu  courir  des  voisins  pour  échapper  à  la
             enfumer  les  abeilles  et  récolter  leur  miel   charge  des  abeilles)  – c’était une race Ita-
             mais c’est très ancien et je ne l’ai jamais vu   lienne,  elles  n’étaient  pas  commodes  !    Et
             servir ».                                        puis, les éleveurs, offraient du miel à l’en-
                                                              tour après leur récolte, c’était une tradition,
             Intéressant  !  Je  vais  essayer  d’en  savoir   par amitié, mais aussi parce que les abeil-
             plus. Andrée, à Roudergue  connaît bien cet      les, on le savait bien, allaient butiner assez
             ustensile  et  son  usage,  ses  parents,  ses   loin ».
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